L'humain au centre de l'équilibre
Voici mon vaisseau… Il est composé d’une roue dotée de capteurs, d’un moteur, de marchepieds, et d’une batterie. Il n’a ni volant, ni guidon, c’est mon objectif et ma destination qui me donnent la direction.
Si je me penche en avant, le moteur se met en marche afin de compenser le déséquilibre, ce qui fait avancer la roue. La vitesse est d’autant plus grande que l’inclinaison est prononcée. C’est le principe du pendule inversé, qui requiert la concentration des forces, la juste proportion pour maintenir l’équilibre dans le mouvement.
Quel paradoxe ! Assurer l’équilibre pour favoriser les mouvements et favoriser les mouvements pour assurer l’équilibre…
Imaginons maintenant que cette monoroue soit notre Terre pilotée par le collectif : quelle destination ? quelle posture ? quelle vitesse ? quel équilibre ?
Les 7 domaines :
Chaque domaine est un écosystème à part entière, dans lequel plusieurs entités interagissent entre elles. Le bon fonctionnement de chaque écosystème dépend de l’équilibre des interactions.
Environnement : Il s’agit de réussir à concilier le progrès social et économique avec la sauvegarde de l’équilibre naturel de la planète, c’est l’enjeu majeur de ce début du XXIe siècle.
Éducation : Il y a les penseurs et les faiseurs, les intellectuels et les manuels… La règle du « tout profit » a privilégié les penseurs pendant de nombreuses années, mais l’heure n’est-elle pas venue d’équilibrer la tête et la main ? De remettre au cœur de l’éducation les valeurs plutôt que le profit ? Et la crise actuelle l’a démontré, ce sont les faiseurs « les makers » qui ont maintenu les activités pendant le confinement…
Économie : Sur un plan économique, le point d’équilibre désigne le prix pour lequel l’offre égalise la demande. Mais ce modèle reposait sur l’abondance des ressources. Aujourd’hui, l’enjeu est de maintenir la croissance économique sans épuiser les ressources naturelles. C’est ce que fait l’économie circulaire dont l’objectif est de passer d’un modèle de réduction d’impact à un modèle de création de valeur, positive sur un plan social, économique et environnemental.
Agriculture : Fin 2018, le gouvernement a voté la loi pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole. Plusieurs enjeux : assurer la souveraineté alimentaire de la France, promouvoir des choix alimentaires favorables pour la santé et respectueux de l’environnement, réduire les inégalités d’accès à une alimentation de qualité et durable. Produire, distribuer et consommer local n’a jamais eu autant de sens. Or l’agriculture est aussi un des plus gros pollueurs, mais aussi un des secteurs qui subit le plus fortement les changements climatiques. Il est donc nécessaire de trouver l’équilibre qui permettra de produire suffisamment tout en respectant l’environnement.
Démocratie : La démocratie commence toujours par le dialogue. Juste équilibre entre l’écoute et le parler. La seconde étape est la compréhension, pour établir une démarche collaborative, une cohésion sociale dont le bon fonctionnement s’exprime par la solidarité entre individus et la conscience collective.
Santé : Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la santé est « un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité » et représente « l’un des droits fondamentaux de tout être humain ». On le voit, la santé est une affaire d’équilibre dans un sens dynamique qui situe l’être humain comme un acteur responsable. Lorsqu’un élément (le physique, le mental ou le social) prend trop d’importance, il y a risque de déséquilibre pouvant s’exprimer sous la forme d’un dysfonctionnement.
Exploration : La science et les technologies ont permis de développer des outils ultra performants permettant d’explorer notre planète. On peut ainsi mesurer la fonte des glaces, recueillir nombre de données, anticiper les catastrophes naturelles…grâce à des satellites. On peut parcourir la planète de toutes les façons possibles et découvrir d’autres cultures et d’autres décors. Mais toutes ces technologies accélèrent aussi le réchauffement climatique. L’enjeu de notre mode exploratoire, aussi précieux soit-il, n’est-il pas de trouver l’équilibre entre nécessité et futilité ?
– Muriel Paul